Propos insignifiants
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Propos insignifiants

Des livres et des écrivains, en toute légèreté.
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 Les charmes discrets de la vie conjugale

Aller en bas 
AuteurMessage
LP de Savy
Rang: Administrateur



Nombre de messages : 710
Date d'inscription : 06/04/2005

Les charmes discrets de la vie conjugale Empty
MessageSujet: Les charmes discrets de la vie conjugale   Les charmes discrets de la vie conjugale Icon_minitimeMer 2 Nov 2005 - 23:07

Kennedy, les États-Unis et nous

Stéphane Hoffmann
[29 octobre 2005] Le Figaro Magazine


Le titre, c'est ce qu'il y a de moins bien. Dans l'édition anglaise, State of the Union n'est pas plus alléchant, mais plus exact. Car le roman parle à la fois de l'impossibilité de vivre à deux calmement et de la condition actuelle des Etats-Unis d'Amérique. Mais foin du titre : il suffit aux très nombreux fans de Douglas Kennedy de voir son nom sur une couverture pour faire illico l'emplette du livre, courir chez eux et passer des heures délicieuses entre les mains du maître qui, une fois de plus, excelle à jeter dans des circonstances exceptionnelles des personnages ordinaires.

Ici, nous suivons les tribulations d'Hannah Buchan de 1966 à 2003. A 16 ans, Hannah est une gourde. Le genre à faire tapisserie dans les boums. Fille unique, conformiste et terne d'un couple flamboyant, elle épouse à 22 ans un médecin insipide, avec lequel elle s'installe dans une petite ville du Maine. Imaginez la cousine Bette épousant Charles Bovary. Dans cette bourgade, Hannah va se trouver mêlée, bien malgré elle, à une aventure qui, sur le coup, passera inaperçue, avant de bouleverser, trente ans plus tard, sa vie modèle d'Américaine au-dessus de tout soupçon. Les trois cents dernières pages se lisent à toute allure et le fringant Kennedy s'en donne à coeur joie dans une peinture au couteau de l'Amérique d'aujourd'hui, édifiante et bigote, qui fait le malheur de bien des gens et le bonheur du romancier.

Pouvoir de la presse, légèreté de la justice, lourdeur de la vie en général, bêtise des ligues de vertu, lâcheté des idéalistes, tout est passé au mixeur par un Kennedy qui sert à ses lecteurs un nectar secoué au shaker et servi frappé. Le plus fort, c'est que, derrière une intrigue impeccablement menée et des dialogues excellents - les scènes de dispute sont des merveilles -, on se laisse prendre par des questions, poignantes et jolies, sur les éternelles balançoires : comment élever ses enfants ? Comment ne pas en vouloir à ses parents ? Comment rester fidèle à son idéal sans embêter tout le monde, et surtout pas soi-même ? Heureusement, Douglas Kennedy n'apporte pas de réponses : trop romancier pour être moraliste. Mais la griserie qu'il donne à ses lecteurs permet à ceux-ci d'aiguiser leur lucidité. Une griserie lucide : ce n'est pas si courant.
Revenir en haut Aller en bas
 
Les charmes discrets de la vie conjugale
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Propos insignifiants :: Archives :: Ecrivains :: Ecrivains américains-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser