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 Des nouvelles de T.C. Boyle

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MessageSujet: Des nouvelles de T.C. Boyle   Des nouvelles de T.C. Boyle Icon_minitimeMer 31 Mai 2006 - 21:42

Des nouvelles fraîches de vingt-cinq ans

Christophe Mercier

25 mai 2006, (Figaro Littéraire)

Ce disciple de John Cheever et Raymond Carver publie un nouveau recueil de «short stories» grinçant et sardonique.

«25 HISTOIRES d'amour», «25 histoires de mort», «25 histoires bizarres» : sous des titres qui rappellent les belles anthologies de notre enfance (15 histoires de scouts ; 18 histoires de mer...), Thomas Coraghessan Boyle, bientôt sexagénaire et toujours aussi rock star (avec sa barbiche rousse en pointe et sa boucle d'oreille, il évoque irrésistiblement – racines irlandaises obligent – Shane McGowan, chanteur de feu les Pogues) a réservé à la France l'édition thématique de ses nouvelles. Ou tout au moins des cinq premiers recueils (de Descent of Man, 1979, qui était aussi le livre de ses débuts, à After the Plague, 2000), dont seuls deux avaient été traduits séparément en français (on trouve les textes de ces traductions disséminés dans les trois volumes de l'intégrale, ce qui explique la multiplicité des traducteurs, et la disparité des traductions). Depuis, il en a terminé un sixième (Tooth and Claw, 2005). Face à ses onze romans, ils occupent, on le voit, une part respectable de l'oeuvre.

Il faut dire qu'aux Etats-Unis les nouvelles bénéficient de la reconnaissance du grand public, et que les éditeurs ne font pas la fine bouche lorsqu'un romancier connu leur en apporte un volume. Des journaux comme le New Yorker (où ont officié trois John célèbres, O'Hara, Cheever, Updike), Playboy, Harper's ont toujours pratiqué le culte de la nouvelle ciselée, brillante, la nouvelle-objet.

Ce n'est pas un hasard si T. C. Boyle a publié dans toutes les revues susnommées (l'édition française a le bon goût de donner la date et l'origine de chacun des textes), et s'il a, à cinq reprises, reçu le prestigieux «O'Henry Award», couronnant la meilleure «short story» de l'année.

Ses écrivains de chevet – en dehors d'Evelyn Waugh, dont A Handful of Dust reste l'un de ses romans préférés – sont des nouvellistes : Flannery O'Connor (il considère Les braves gens ne courent pas les rues comme l'accomplissement du genre), John Cheever (auquel il rend hommage dans 25 histoires bizarres, hommage malheureusement terni par une coquille dans la traduction française, Cheever devenant Chiver), Raymond Carver.

Les récits brefs de Boyle, comme des miniatures de ses romans, transportent le lecteur dans un univers grinçant, sardonique, au milieu du théâtre de pantins qui lui est propre. Souvent, il s'y laisse aller à un type de fiction futuriste qu'il n'a que peu abordé dans ses romans (une fois, dans Un ami de la terre, ou le monde après une catastrophe écologique).

Ainsi, dans le nouveau recueil, on découvre un univers dépeuplé par une épidémie (mais il suffit de trois survivants pour que ressurgissent haines et rivalités) ; un monde où, passé 50 ans, les adultes revivent à l'envers jusqu'à redevenir bébés, ou un garage automobile géant qui évoque les pires créations de Kafka. Dans le même temps, Boyle évoque – en les caricaturant à peine – les dérives ultimes de la téléréalité, et on comprend qu'il ne fait, en la poussant au plus noir, que stigmatiser notre époque : cet humoriste est en fait un moraliste.

Dans certains textes, c'est à lui-même que l'auteur applique son regard décapant, ainsi «Achates McNeil», dans lequel il montre un écrivain exhibitionniste qui donne des lectures publiques de son oeuvre et se montre aussi cabotin qu'une rock star : car T. C. Boyle, qui a joué dans un groupe rock et a toujours regretté de ne pas être Bob Dylan, se produit en public, aux Etats-Unis et en Allemagne notamment, et la sortie de chacun de ses livres donne lieu à une tournée de lectures dont les billets se vendent à prix d'or.

A lire à la file les fruits de vingt-cinq ans de production, on est impressionné par la fertilité de l'imagination de Boyle, la cohérence de ses thèmes, et la qualité constante de son écriture : il produit des nouvelles comme un pommier donne des pommes. «Tout à coup, une idée me vient à l'esprit. A l'origine de celle-ci, une histoire que l'on m'a racontée ou une phrase que j'aie entendue ou lue. C'est un don magique, comme celui de la musique.» Chapeau l'artiste !
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