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 Les inséparables de Marie Nimier

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LP de Savy
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MessageSujet: Les inséparables de Marie Nimier   Les inséparables de Marie Nimier Icon_minitimeLun 15 Sep 2008 - 9:00

Amies, pour le meilleur et pour le pire

Françoise Dargent

Le Figaro 28/08/2008

Marie Nimier - Léa, une gamine flamboyante avec laquelle elle avait scellé un pacte pour la vie dans la cour de récréation, lui a inspiré un beau récit sur la fidélité.

Marie Nimier a fini par enterrer le père, mais elle ne s'y résoudra jamais pour sa meilleure amie. Elle le martèle dès les premières pages de son nouveau roman, à la manière d'une enfant butée : « Les autres pouvaient dire ce qu'ils voulaient, Léa et moi, c'était pour la vie. » Dans la cour de récréation, les paires sont d'autant plus solides qu'elles sont souvent mal assorties. Aux yeux des autres, c'est le cas de Marie, aussi réservée que Léa est délurée, Léa dont la tignasse flamboyante éclipse toutes les autres chevelures à barrettes. Nous sommes dans les années soixante, à Paris. L'amitié des deux gamines s'enracine dans ce qu'elles ont en commun : l'absence du père.

L'auteur avait déjà affronté avec succès le terrain de l'autobiographie romancée en convoquant le fantôme de Roger Nimier, mort alors qu'elle avait cinq ans (La Reine du silence, prix Médicis 2004). Elle réitère l'exercice en évoquant le destin de son amie d'enfance, un destin qui s'est tracé en filigrane du sien comme un double plus chao­tique. On suit donc les aventures de Marie et Léa dans le quartier des Champs-Élysées, où toutes deux habitent, dans des « appartements Loi de 48 » que les promoteurs n'ont pas encore ripolinés.

Jusque dans une chambre glauque de la rue Saint-Denis

Petite, Léa déjà a une longueur d'avance sur Marie, dans le genre « Je fais mon intéressante ». Elle vit avec un beau-père américain qui répond au nom de John Palmer, roule en Triumph ­Bonneville et offre un fennec à sa belle-fille en guise d'animal de compagnie. Marie la sérieuse veut faire psychiatre quand elle sera grande. Léa la maligne ­évoque un instant le métier de clown. Toujours, elle se distingue.

La destinée ne l'entendra pas de cette oreille. À l'heure des premières amours, le fossé se creuse, suivant la courbe du départ. Quand l'une hésite encore, l'autre déjà fume des joints avec ses copains. Cela finira en maison de correction, dernière escale avant la chute qui, de cure de désintoxication en liaisons malheureuses, mènera Léa dans une chambre glauque de la rue Saint-Denis.

« Toucher la lune » à quatre mains

De son amie qui sombre, Marie Nimier dresse un portrait plus admiratif que larmoyant. Elle ne cherche pas à excuser ni surtout à juger. Cette amitié est si précieuse que rien ne peut l'atteindre, ainsi l'écrit Léa, du fond de la prison de Fleury-Mérogis, estimant « que chacune peut aider l'autre à exister » et qu'ensemble, elles arriveront « à toucher la lune ». Dans la bouche d'une autre, cette formule pourrait relever d'une naïveté béate. Dans la sienne, elle est la marque d'une volonté de survie profondément liée à l'autre, comme si les fêlures de chacune pouvaient s'annuler l'une l'autre. Marie Nimier réussit ce qui manque souvent à ce genre d'exercice périlleux qu'est le roman autobiographique où la fiction se mêle à la réalité : écrire au plus juste pour donner le sentiment de la vérité. Elle livre beaucoup d'elle-même en parlant de ce double cabossé. Lorsque Léa plonge, Marie trinque. Lorsque l'une se détruit, l'autre pense au suicide. Les deux finissent ainsi par se confondre. Son manuscrit terminé, la narratrice l'a fait lire à Léa qui suggéra à son amie de faire mourir son personnage… Marie ne s'y résoudra pas. Elle termine en y célébrant la vigueur de l'amitié. Fidèle. « C'est pour la vie », avaient dit les deux fillettes.

Les Inséparables de Marie Nimier Gallimard, 264 p., 17,50 €.
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